Ma meilleure blague du poisson d’avril

J’ai toujours aimé le jour du poisson d’avril.

C’est comme une fête non-officielle, qui dans le fond sert juste à dire ou faire quelques niaiseries pour faire rire ou sourire les gens.

Ou en tout cas, c’est comme ça que moi, je vois ça. Je serais très heureuse que quelqu’un me colle un poisson en papier dans le dos (je m’en suis même déjà collé un moi-même!) mais comme je passe souvent le poisson d’avril seule chez moi, j’aime bien les blagues qui se font sur internet.

Du genre, une compagnie annonce sur Facebook qu’elle offre des nouveaux smoothies à saveur de cornichons, la plupart des gens rient, il y a quelques personnes perdues qui sont fâchées et trouvent ça dégueulasse… et au moins deux ou trois personnes qui disent hé, mais j’aimerais ça pour vrai, moi!

Chaque année, j’essaie de faire une petite blague, soit sur mes réseaux sociaux ou dans le C.L.L.E.M.P., juste parce que ça m’amuse.

La première fausse version de la couverture.

Le premier avril 2024, je m’étais surpassée! J’avais prétendu avoir écrit un livre appelé Romance à Victoriaville. J’avais écrit un résumé, créé une page couverture, et préparé une page de précommande sur mon site internet.

C’était drôle pour moi, et pour quelques personnes qui me connaissent bien, parce que j’ai souvent dit que je ne me verrais pas écrire une romance. Ce n’est pas un genre littéraire qui m’attire particulièrement.

Donc, le bouton de précommande ne menait nulle part, le livre n’existait pas. Mais il y a quelques personnes qui ont dit hé, mais j’aimerais ça lire ça, moi!

Et moi, je me suis laissée prendre à ma propre blague, parce qu’un peu après le poisson d’avril, j’ai commencé à me demander de quoi ça aurait l’air, si j’écrivais Romance à Victoriaville pour vrai.

J’ai décidé que ce serait ça, ma blague pour 2025: j’ai repris le même résumé, j’ai créé une page couverture plus détaillée et plus jolie, et j’ai écrit le livre pour vrai.

Et maintenant, il est en vente, pour vrai.

Quand je l’ai annoncé sur internet, il y a des gens qui n’étaient pas sûrs… Et d’autres qui ont assumé que c’était une blague du poisson d’avril, et qui ne se sont pas donnés la peine de cliquer sur le lien.

Il y a même quelques personnes qui ont dit Myriam, pourquoi tu nous fais la même joke que l’année passée?

Couverture du livre Romance à Victoriaville, par Myriam Plante
La vraie version de la couverture.

Hum, non, ce n’est pas exactement la même joke. En 2024, la joke c’était que le livre n’existait pas. Cette année, la joke, c’est que le livre existe!

Romance à Victoriaville, c’est une romance qui n’est peut-être pas tout à fait romantique. C’est un peu une parodie de romance, avec ma touche personnelle. C’est une histoire qui rend hommage à ma ville, et à certains endroits que j’aime visiter, comme le réservoir Beaudet, le Mont Arthabaska, et la Fromagerie Victoria.

Par-dessus tout, Romance à Victoriaville, c’est la preuve de mon dévouement au poisson d’avril. J’avoue que par moments, ça ne me tentait pas pantoute d’écrire des scènes « cutes » entre Dan et Érica qui mangent ensemble au restaurant. J’ai essayé de rendre ça amusant et intéressant, mais je trouvais ça plate à écrire. Ce n’est pas mon style du tout!

Mais je l’ai fait quand même, pour la gloire du poisson d’avril! 🐟👑

Pour que des gens sourient, et disent «Tu l’as déjà fait cette joke-là, je m’en souviens!» ou encore «Ben oui, Myriam qui écrit de la romance, c’est clairement un poisson d’avril.»

Oui, c’en est un. Mais il est plus complexe qu’il en a l’air…

Comme un poisson hors de l’eau

J’ai le regret de vous informer que j’ai décidé d’abandonner mon projet de livre… En relisant mon histoire, je réalise qu’elle n’est pas assez bonne, et que ça ne marchera pas comme je voulais. Et puis, publier un livre, c’est trop compliqué… J’ai autres choses à faire avec mon temps.

 

… Poisson d’avril!

Quelle bonne blague. Malgré cela, j’avoue qu’il y a quand même, parfois, une partie de moi qui pense comme ça. Une partie de moi que j’ai appris à désigner sous le nom de Résistance, et à laquelle je m’efforce d’accorder de moins en moins d’attention.

La page couverture de mon livre est presque terminée. Je travaille encore à la révision finale de tous mes chapitres, un par un… À force de relire mon histoire, de l’examiner à la loupe et de tenter de la perfectionner… on dirait que je suis de plus en plus tannée de la voir. C’est la même chose avec tout ce que je fais… Une peinture, un dessin, ou tout autre projet sur lequel je travaille depuis trop longtemps a de bonnes chances de finir par m’énerver au point où je ne suis plus capable de le voir, et encore moins capable d’en être fière. Ou plutôt, oui, j’en suis fière, mais je ne suis pas capable d’apprécier mon sentiment de fierté au maximum.

Oui, je suis fière de mon histoire. Je sais qu’elle est bonne. Mais le fait de la réviser, encore, amène mon amie la Résistance à me dire que mon livre n’est pas bien écrit, qu’il est sans intérêt, et qu’il ne plaira à personne. Un beau combat contre moi-même. Encore.

Écrire mon histoire m’a pris du temps, beaucoup trop de temps. Mais au moins, pendant que j’étais assise à mon bureau et que j’écrivais, je n’avais pas à me soucier de ce que le monde allait penser de mon histoire. Maintenant, je n’ai pas vraiment le choix d’y penser. Réviser, c’est différent. C’est plus difficile. Mais je tiens quand même à le faire moi-même…

Est-ce que mon livre est bien écrit? Est-ce qu’il est intéressant? Est-ce qu’il pourra plaire à quelqu’un? Il faut que je garde en tête que rendue où je suis rendue, ce n’est plus à moi à en juger. Ce sera aux lecteurs et lectrices potentiels, qui doivent bien exister quelque part. Ma job à moi, c’est de ne pas abandonner, et de publier mon livre, comme je veux le faire depuis longtemps.

Et si jamais le monde entier trouve que mon livre est vraiment poche, je pourrai me dire… «Wow, le monde entier a lu mon livre?? Cool!»

Gringoire célèbre le jour du Poisson d'Avril à sa manière... C'est à dire, en étant un poisson.

Gringoire célèbre le jour du Poisson d’Avril à sa manière… C’est-à-dire, en étant un poisson.