Gontrand le Chevalier est un héros de bande dessinée.
En quelque sorte. Parce qu’il faut bien avouer qu’il n’est pas tout à fait héroïque. Il n’est pas non plus très charismatique, et il n’a pas grand-chose à dire.
Ce sont les personnages qui gravitent autour de lui qui ajoutent de la couleur et de la saveur à ses aventures!
Vous vous demandez peut-être à quoi ressemble le visage de Gontrand sous le casque de son armure? Il ne ressemble à rien… Le casque de l’armure de Gontrand est son visage. Il n’y a rien en dessous. (Je sais qu’il existe un roman appelé Le Chevalier inexistant, et je l’ai lu, mais bien des années après avoir commencé à travailler sur les aventures de Gontrand!)
Peut-être qu’un jour, ce sera expliqué dans la bande dessinée. Mais pour l’instant, même moi, sa créatrice, je ne sais pas trop pourquoi Gontrand le Chevalier est en fait une armure vivante…
Malgré ce petit handicap, Gontrand est valeureux, juste, et honnête. Sa nature de chevalier le pousse à venir en aide aux gens dans le besoin, comme à la Princesse Gisèle, par exemple.
Gisèle est une princesse. Son père est le roi du Royaume dans lequel vit Gontrand le Chevalier, un héros de bande dessinée qui n’est pas tout à fait héroïque.
On pourrait dire que Gisèle, qui est enfant unique, est un peu trop gâtée. Elle sait ce qu’elle veut dans la vie, et quand elle ne l’obtient pas, elle dévoile rapidement son mauvais caractère.
Comme la majorité des personnages de ma bande dessinée, elle n’est pas très intelligente. C’est ce qui fait son charme, je suppose! Dans l’histoire, elle se fait enlever par une méchante sorcière appelée Raymonde, et elle est entraînée dans diverses péripéties. Mais, parce qu’elle est un peu nounoune, elle ne se rend jamais vraiment compte qu’elle pourrait être en danger ou qu’elle se trouve dans une situation anormale.
En plus d’être inconsciente du danger, Gisèle épouse un prince qui n’est pas humain et qui ne parle même pas, uniquement parce qu’il l’a séduite en jouant de la musique romantique!
Les habitants du Royaume la considèrent comme étant d’une grande beauté… et ce, malgré ses énormes palettes croches qui sortent de sa bouche même quand elle est fermée. Le plus important, c’est la beauté intérieure… n’est-ce pas?
Des films d’écrivain en péril, il s’en fait aussi au Québec! J’ai regardé la comédie Les Maîtres du suspense, un film québécois sorti en 2014, et dont Cinépop donnait ce résumé:
«Paralysé par l’angoisse de la page blanche, un célèbre auteur de polars engage un écrivain fantôme qui, guère plus inspiré, refile le mandat à un conteur né, éducateur en garderie.»
Le film commence avec une scène d’action dans laquelle les personnages parlent en anglais, ce qui m’a fait me demander si j’étais en train de regarder le bon film… Mais tout finit par s’expliquer plus tard dans l’histoire!
On fait donc la rencontre d’Hubert Wolfe, écrivain riche et célèbre qui semble mener une vie satisfaisante. Jusqu’à ce que son éditeur lui rappelle qu’il doit lui donner le manuscrit de son prochain roman avant la fin du mois.
Hubert invente donc le titre «Paradise Zombie», et assure à son éditeur que l’écriture avance très bien. On découvre alors que non seulement il n’a pas commencé, mais qu’en plus il est incapable de commencer.
Il fait appel à Dany Cabana (qui se décrit comme un auteur inconnu, ce qui m’a bien fait rire!) et lui demande d’écrire Paradise Zombie à sa place. On comprend bien vite que ce n’est pas la première fois qu’Hubert fait appel à lui. Dany refuse au début… puis accepte en se faisant promettre un chèque de 60 000$.
Est-ce que j’accepterais, moi, d’écrire un roman pour quelqu’un d’autre en échange de 60 000$? Oui, probablement. Je n’ai jamais possédé autant d’argent de toute ma vie. Mais est-ce que je serais frustrée et dégoûtée de voir mon roman avoir du succès en étant présenté comme le roman d’un auteur qui n’a pas levé le petit doigt pour l’écrire pendant que personne ne s’intéresse à mes romans à moi? Oui, certainement.
Être écrivain fantôme, ça semble être un jeu très dangereux…
Mais ça ne semble pas trop déranger Dany. Il a besoin d’argent. Mais il perd toute son inspiration lorsque sa femme décide qu’elle veut divorcer, et qu’elle l’insulte en le traitant d’artiste raté.
Désespéré, il demande donc au gentil monsieur qui raconte des histoires à la garderie de son fils d’écrire le roman d’Hubert à sa place, en lui promettant de lui donner 5000$. Il n’est pas fou, quand même.
À la grande surprise d’Hubert, son éditeur croit que son nouveau roman est un succès… Mais il demande une fin percutante, et des scènes de sexe. Les trois écrivains se retrouvent alors entraînés dans une série de péripéties et de périls que je n’avais vraiment pas vu venir.
Est-ce qu’ils auront tous ce qu’ils méritent à la fin du film? Hum, je dirais que oui…
J’ai trouvé le film très drôle, et j’ai été surprise de lire des critiques affirmant qu’il est mauvais. Peut-être qu’il faut être une auteure inconnue et pauvre pour bien comprendre toutes les subtilités de son style d’humour, et pour sympathiser avec le personnage de Dany.
Ah, et comme c’est souvent le cas, j’ai appris des choses fascinantes.
Un personnage déclarait que «Les écrivains sont parmi les plus susceptibles d’être diagnostiqués de maladie mentale.» Et vers la fin du film, Dany mentionne que «L’écriture, c’est pour les gens malheureux.»
Sérieusement, la représentation des écrivains dans les films me fait rire! Ils sont fous, ils sont bizarres, ils sont solitaires, ils sont instables, ils sont misérables…
Pour ce que j’en sais, ce n’est pas tout à fait la vérité. Mais ce n’est pas tout à faut faux non plus.
Moi, en tout cas, je peux vous garantir que je ne suis pas malheureuse!
Hum, en fait, je le suis… quand je pense à mon compte en banque et à mes ventes mensuelles presque inexistantes. 🤷♀️
Qu’est-ce que c’est, ça? Les Nemgelch sont un peuple de mon invention, qui ressemble un peu aux Elfes dans le Seigneur des Anneaux. En tout cas, ils ont les oreilles pointues, et ils vivent au milieu d’une forêt!
En plus d’avoir des oreilles pointues, Ève a de longs cheveux blond cuivré, et des yeux d’un vert très vif.
Pour bien comprendre qui elle est, il faut comprendre qui sont les Nemgelch… Pour faire une histoire courte, cette race est apparue quand un cristal magique, créé par le dieu Gehal, a été planté dans une clairière et est devenu une tour de cristal.
Les Nemgelch sont donc, en quelque sorte, les enfants du dieu qui est vénéré par les habitants de l’île de Sechora, qui eux, sont simplement humains. Ce sont des êtres purs, gracieux, paisibles, et bienveillants… Ils sont aussi très sensibles et fragiles, et ont tendance à être facilement blessés par la haine, la colère et la violence.
De manière générale, ils se croient supérieurs aux humains. Ils ont donc un petit côté fier et arrogant, et plutôt que de se mêler aux humains pour les regarder de haut, ils préfèrent leur cacher leur existence et rester isolés dans leur forêt.
Pour les humains, la tour de cristal et les Nemgelch sont donc un mythe relié à la création du monde…
Mais Ève est un peu différente des autres. Elle ressent le besoin de partir à la rencontre des humains et d’apprendre à les connaître, même si elle sait que le fait de les côtoyer risque de lui faire du mal et de l’affaiblir.
Elle décidera donc de se joindre à Leïya, Nycolah et Damien pour participer à une quête visant à sauver Sechora. Au cours de leurs péripéties, elle devra développer son courage et devenir plus forte.
Elle est une jeune femme qui a été élevée par un dragon. Ce dragon l’a trouvée alors qu’elle était un bébé, et elle a grandi avec lui. Mais elle a aussi passé un peu de temps dans une famille d’accueil, là où elle a certainement appris à marcher et à dire ses premiers mots…
Comme Dragon, qui est son ami, son père, son frère, et son mentor, elle a décidé, une fois devenue une jeune adulte, qu’elle n’avait pas besoin de nom elle non plus. Alors quand Regor a insisté pour qu’elle se choisisse un prénom, elle a choisi le prénom Elle, uniquement parce que c’était comme ça que le dragon parlait d’elle.
Il disait en effet des choses du genre: «Elle est disparue… Elle n’a peut-être pas envie de me revoir… Elle est là!»
Même si Elle est humaine, on pourrait dire, d’une certaine manière, qu’elle pense un peu comme un dragon. Elle est à la fois forte et sensible, et elle aime la nature et la liberté. Elle regrette un peu de ne pas avoir d’ailes et de ne pas pouvoir voler, mais même si le ciel la fascine, elle se sent plus proche de la terre.
Comme elle ne connaît pas grand-chose du monde des humains, elle fait preuve d’une grande curiosité… Et c’est cette curiosité qui, bien malgré elle, la sépare du dragon pendant un long moment. Tandis qu’il part à sa recherche dans Le Parfum du Vent, elle vit de son côté diverses péripéties dont elle n’aura pas envie de parler par la suite.
Même moi, l’auteure, je ne sais pas exactement tout ce qui a pu lui arriver. Je sais seulement qu’elle a vécu des choses traumatisantes qui lui ont donné envie de se rapprocher de son ami dragon et de ne plus s’éloigner de lui.
Ce personnage n’a pas réellement de nom, et selon lui, il n’en a pas besoin. Mais un certain humain appelé Regor a décidé de lui donner le nom Dragon, parce que lui, ça le dérangeait qu’il n’en ait pas!
Dragon est le narrateur des romans Le Parfum du Vent et Le Goût de l’Eau. Après avoir découvert par hasard un bébé humain abandonné, il a décidé de lui sauver la vie. Cette décision n’a pas plu à ses frères et ses soeurs, qui l’ont rejeté et banni parce qu’ils estimaient que les humains et les dragons ne pouvaient pas se fréquenter.
Son amitié avec une humaine lui a donc causé de nombreux tourments, et par-dessus tout, l’a amené à observer et à côtoyer d’autres humains. Et ça lui a permis de constater que les humains étaient des créatures bien étranges, aux actions souvent illogiques! Essayer de les comprendre lui apporte d’ailleurs quelques tourments supplémentaires…
Dragon aime la nature et la liberté. Il aime voler, bien sûr, et il aime la simplicité et la tranquillité. Il n’est pas méchant ni cruel… mais il chasse et tue des animaux pour se nourrir, et il n’hésite pas à se défendre violemment avec ses crocs et ses griffes quand on l’attaque.
Sa relation avec son amie humaine, qui a choisi le nom Elle à l’insistance de Regor, est vraiment au centre de sa vie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est aussi désespéré au début de l’histoire dans Le Parfum du Vent: elle a disparu, il est persuadé qu’il ne la reverra jamais, et donc, il a le coeur en mille miettes et croit que c’est la fin du monde!
Dans le fond, il est un peu comme un chien géant, avec des ailes, des écailles et des cornes…
À première vue, Damien n’est vraiment pas un personnage sympathique. Il est grand et maigre, avec de longs cheveux noirs, et sa peau est d’une pâleur cadavérique. Il ne parle pas beaucoup, il ne rit pas, et il ne sourit pas.
Quand il n’a pas l’air d’être en colère, il a l’air distant, distrait, ou indifférent. En plus, Damien est un Mage doté de puissants pouvoirs magiques… et dans le petit pays de Sechora, les Mages sont craints par tout le monde. On raconte même qu’ils sont amis avec des démons!
Pourtant, quand on se donne la peine de mieux le connaître… bon, il ne devient pas vraiment plus sympathique. Mais c’est plus facile de l’apprécier quand on le comprend un peu mieux.
Moi, en tout cas, j’adore ce personnage! J’aime particulièrement son sens de l’humour douteux et extrêmement subtil, qui prend parfois les autres au dépourvu.
Damien n’est pas un homme mauvais, et il ne veut de mal à personne. Tout ce qu’il aimerait, en fait, c’est rester seul dans son coin et avoir la paix. Pour toujours.
Il sent bien qu’il y a, quelque part au fond de lui, quelque chose qui ne fonctionne pas. Quelque chose de brisé, peut-être. Quelque chose qui l’empêche de vivre comme une personne normale, d’apprécier sa propre compagnie, de s’intéresser aux autres et de ressentir de la compassion ou de l’affection pour eux. Mais comme il déteste se sentir vulnérable, il préfère ignorer tout ça et agir comme si tout était parfaitement normal dans sa tête.
Et il est vraiment très, très doué pour vivre dans le déni. On pourrait dire que sa devise est «Si j’ignore ce problème, peut-être qu’il va finir par disparaître».
Hier, j’ai regardé le film Ruby Sparks, une comédie romantique américaine parue en 2012. Ce n’est pas mon genre de film préféré, mais j’ai été intriguée par le résumé qu’en donnait Cinépop:
«Après des années de blocage, un jeune écrivain est stupéfait de rencontrer en chair et en os l’héroïne qu’il a créée dans son roman en cours d’écriture.»
Le film raconte l’histoire de Calvin Weir-Fields, un jeune écrivain qui a connu un grand succès en publiant son premier roman à l’âge de 19 ans.
Depuis, il se sent perdu. Il ne sait plus quoi écrire, et il vit une vie solitaire avec Scotty, le petit chien qu’il a acheté en espérant que les gens viendraient lui parler lorsqu’ils marcheraient ensemble, et qu’il se ferait ainsi des amis.
Lors d’un évènement célébrant le succès de son premier roman, alors qu’il est entouré par ses fans qui aimeraient savoir quand sortira son prochain livre, un auteur qu’il connaît nous offre ces paroles très sages: «En vérité, c’est plus facile pour ceux qui n’ont connu que la médiocrité. Quand on a été au sommet, ça peut être fatal!»
Ça m’a frappée parce que ça résume parfaitement un aspect complexe de la vie d’auteur. On veut tous avoir du succès… mais c’est terrifiant de penser à ce qui pourrait se produire si on avait du succès avec un roman, et qu’ensuite, on serait incapable de reproduire la même formule magique. L’angoisse de la page blanche… Des romans qui ne sont jamais à la hauteur de ce que nos fans veulent… Une grande remise en question… L’impression d’avoir tout donné, et de n’avoir plus rien de bon à écrire.
Ou en tout cas, j’imagine que c’est comme ça! Moi, j’ai de la chance de n’avoir connu que la médiocrité jusqu’à maintenant! Bon, je ne pense pas que mes romans sont médiocres… mais leur succès? Oui, un peu.
Revenons donc à Calvin. Alors qu’il parle à son thérapeute de son blocage, celui-ci lui propose d’essayer d’écrire une page, juste une page, à propos d’une personne qui aimerait Scotty, son chien.
De retour chez lui, et après avoir rêvé d’une jeune femme, il commence à écrire une histoire à son sujet. Puis, il devient tellement obsédé par cette histoire, et surtout, par cette femme qu’il nomme Ruby, qu’il continue d’écrire en oubliant souvent de manger et de dormir.
Et puis, un jour, Ruby apparaît dans sa maison. Elle n’est pas consciente d’être un personnage inventé, et elle est persuadée que Calvin et elle sortent ensemble.
La première réaction de Calvin est, bien sûr, d’avoir peur et de croire qu’il est devenu fou. Puis, il finit par réaliser que Ruby est bel et bien réelle. Comment c’est possible qu’un écrivain invente un personnage qui devient une vraie personne? C’est possible parce qu’écrire, c’est magique, voyons! C’est évident!
Si j’avais ce pouvoir moi aussi, je me demande bien lequel de mes personnages j’aimerais voir apparaître dans mon appartement. Hum… Peut-être Damien, parce qu’il fait de la magie et que ça pourrait peut-être être pratique. En plus, il ne serait pas fatiguant, et n’aurait même pas besoin de manger. Il resterait juste assis dans un coin à ne rien faire, ou il fixerait un feu de foyer dans l’écran de ma tv toute la journée… Non, ok, ça serait juste très malaisant, comme situation.
Calvin, lui, est très heureux de sa relation avec Ruby… jusqu’à ce qu’elle se mette à devenir de plus en plus indépendante et que, pour éviter qu’elle le quitte, il se mette à écrire des nouveaux détails sur elle, détails qui deviennent immédiatement réels. Autrement dit, il découvre qu’il peut contrôler Ruby et lui faire faire tout ce qu’il veut. Ouch! C’est là que l’histoire devient sombre et très sérieuse, même si c’est supposé être une comédie romantique.
Romantique? Oui, un peu. Comique? Non.
Peut-être que c’est mon cerveau qui a tendance à voir des histoires d’horreur partout dans les films, mais j’ai trouvé qu’une des scènes, vers la fin de l’histoire, était digne d’un film d’horreur. Calvin, sans aucune expression sur son visage, était assis devant sa machine à écrire, et il tapait frénétiquement pour obliger Ruby, prisonnière de la pièce à cause de lui, à faire n’importe quoi jusqu’à ce qu’elle tombe d’épuisement.
Au moins, Calvin a fini par apprendre une bonne leçon, et par comprendre que les gens ne sont pas des pantins qu’il peut contrôler à sa guise. Dans les livres qu’il écrit, oui. Mais pas dans la vraie vie. En tant qu’auteur, c’est important de faire la distinction entre les deux.
Moi aussi, j’ai appris quelque chose! À moment donné, Ruby chantait une chanson qui ressemblait à «Skinamarink a dink a dink, Skinamarink a doo! I love you!» et je me suis dit, mon dieu, Skinamarink, c’est pas le nom du film d’horreur expérimental bizarre que j’aimerais voir un jour, ça? Qu’est-ce que tu chantes là, Ruby??
Après quelques recherches, j’ai découvert que «Skinnamarink» ou «Skidamarink» était en fait le titre d’une chanson pour enfants.
Pour finir, une petite question pour les auteurs: si un de vos personnages pouvait devenir réel grâce à votre magie créative, lequel choisiriez-vous? 🤔
De temps en temps, il m’arrive de voir des films qui ne sont pas des films d’horreur… et qui ne sont pas aussi obscurs que la majorité des films dont je parle dans ma chronique!
Mais même s’il s’agit d’une comédie, le film Funny Farm, que j’avais enregistré sur TVA, est bel et bien un film d’écrivain en péril.
«Ayant fait l’acquisition d’une maison de campagne dans le but d’écrire un roman, un ancien chroniqueur sportif y vit diverses tribulations.»
Le film est sorti en 1988, et je suis à peu près certaine de l’avoir vu quand j’étais jeune… Je n’en avais pas vraiment de souvenirs, par contre. J’ai vite compris que ça s’appelait Funny Farm non pas parce que l’action se déroule sur une ferme, mais bien parce que le personnage principal s’appelle Andy Farmer. (Ah, et aussi, personnellement, je n’ai pas vraiment trouvé ça funny!)
Andy, donc, quitte son emploi de chroniqueur sportif lorsqu’il reçoit une avance de 10 000$ pour écrire son premier roman. Wow! En plus, en 1988, 10 000$ ça devait représenter beaucoup plus d’argent qu’aujourd’hui!
Moi, si quelqu’un me donnait 10 000$ pour que j’écrive un roman, je ne me pourrais plus. Je n’ai probablement même pas gagné la moitié de ça en presque 10 ans de carrière d’auteure inconnue… mais je m’égare.
Andy, donc, décide de déménager à la campagne avec sa femme, Elizabeth. Il espère que le décor enchanteur de la campagne l’inspirera et lui permettra de se concentrer sur son travail, je suppose.
Ils commencent bien vite à vivre différentes péripéties. Les déménageurs se perdent. Les gens de la petite ville voisine sont un peu étranges… Mais malgré tout, Andy commence à écrire son roman, sur une machine à écrire, bien sûr. Les auteurs aiment les machines à écrire dans les films. Il faut avouer que ça donne un air plus distingué que de taper sur le clavier d’un ordinateur portable.
Là où le vrai péril commence pour Andy, c’est quand il demande à Elizabeth de lire les premiers chapitres de son manuscrit. Bon, c’est leur anniversaire, et c’est évident qu’Elizabeth n’a pas envie de passer la soirée à lire… Mais quand même. Rien ne peut justifier sa réaction, selon moi: elle se met à pleurer, elle dit à Andy que son livre est nul, et elle lui demande de le brûler.
Sérieusement??
Déjà là, c’est un cas de divorce, tant qu’à moi. On ne dit jamais une chose comme ça à un auteur ou aspirant auteur! Ou en tout cas, si on tient à lui dire qu’on n’aime pas son travail, on ne le dit pas de cette manière-là.
Malgré tout, Andy trouve le moyen de piler sur son orgueil et de la remercier de «l’aider à s’améliorer». Jusqu’à ce qu’Elizabeth lui annonce, folle de joie et sans aucun tact, qu’elle vient de recevoir un chèque de 5000$ pour publier un livre qu’elle a écrit, sans lui en parler, et qu’elle avait envoyé à un éditeur de qui elle avait pris l’adresse dans ses affaires à lui! Ouch.
Il répond à ce coup bas avec un coup encore plus bas, ils se disputent et veulent divorcer, mais étrangement, après une série de péripéties dont selon moi le dénouement n’a pas beaucoup de sens, ils vivent heureux et ont au moins un enfant.
La morale de cette histoire est peut-être que ce n’est pas exactement une bonne idée pour deux écrivains d’être en couple ensemble.
Cera est un personnage énigmatique à propos duquel même moi, l’auteure, je ne sais pas grand-chose.
Pourquoi? Parce que le narrateur des romans dans lesquels évolue Cera est un dragon, et qu’il n’est pas capable de discuter avec lui.
Je crois bien que tout ce que le dragon remarque à propos de l’apparence physique de Cera, c’est que c’est un homme de petite taille. Il comprend aussi que Cera est magicien: il a toujours avec lui un grand sac rempli d’objets étranges, incluant un livre mystérieux auquel il tient beaucoup. Cera s’intéresse aux plantes médicinales, il a un tempérament doux et patient, et il est certainement une grande source de sagesse…
Il est peut-être le seul ami de Regor, un prince magicien qui lui, est capable de discuter avec le dragon. Mais à part ça, qui est Cera?