Un défi littéraire

Félicitations à Laurianne Audet, qui a gagné le concours organisé pour mon lancement virtuel! Elle recevra donc gratuitement une copie dédicacée de mon recueil!

Merci à tous les participants au concours! Je crois bien que c’est la première fois qu’il y a autant de participations à un de mes concours, et ça me fait plaisir, vraiment. Comme les livres ne sont pas gratuits, je ne peux pas en donner une copie à chaque personne qui a participé… Mais si vous voulez encourager ma carrière d’auteure, vous pouvez encore acheter votre copie au prix spécial du lancement. Vous pouvez aussi toujours acheter le recueil en version numérique, pour environ 1$.

Mon lancement virtuel se termine ce soir. Ça a été une belle expérience… En tout cas, il y a eu plus de participations que ce à quoi je m’attendais.

Pour célébrer la fin du lancement, j’ai envie de vous lancer un petit défi littéraire, juste pour le fun! Comme vous le savez, chaque histoire de mon recueil d’histoires courtes commence par une phrase qui m’a été donnée par une personne différente… Ça a été un beau défi d’inventer ces 16 histoires. Je vais donc vous donner 2 phrases différentes, et c’est à mon tour de voir quelles histoires vous pouvez inventer!

Vous pouvez choisir une des 2 phrases, celle qui vous inspire le plus, et vous en servir pour écrire une petite histoire de quelques lignes, ici, dans les commentaires de mon blogue. Si vous n’osez pas, prenez au moins quelques secondes pour vous demander à quoi pourrait bien ressembler une histoire écrite à partir d’une de ces phrases!

Choix de phrases:

1- Il faisait beau ce jour-là, mais je n’étais pas content.

ou

2- Elle avait tout essayé, mais elle n’avait pas réussi à le retrouver et tout le monde commençait à s’impatienter.

Bonne chance!

Concours!

Logo lancement

Mon lancement virtuel se poursuit avec un concours, qui durera jusqu’à la fin de l’événement le 16 avril.

Pour avoir la chance de gagner une copie dédicacée de mon livre, il vous suffit de commenter ce blogue en expliquant pour quelle raison vous devriez gagner une copie d’Ourse Ardente et 15 autres histoires. Votre argument peut être sérieux ou humoristique… peu importe ce que vous écrivez, vous aurez droit à une inscription pour le concours. (Un seul commentaire par participant.)

Pour obtenir une seconde chance de gagner, envoyez-moi un courriel au myriam.plante@yahoo.ca et écrivez le nom auquel vous aimeriez que votre livre soit dédicacé si vous gagnez, l’adresse à laquelle il devra être envoyé, et ajoutez à votre message une photo d’ourson cute. C’est pour faire un lien avec le titre et la page couverture du livre. Ne vous inquiétez pas, même si votre ourson n’est pas cute pour vrai, vous obtiendrez quand même une inscription pour le concours. (Un seul courriel par participant. Ajouter 1000 photos d’oursons à votre courriel ne vous donnera pas de chances supplémentaires de gagner.)

Finalement, si vous êtes sur Facebook, vous pouvez obtenir une troisième chance de gagner en commentant la publication «3- CONCOURS!» présente sur la page de mon lancement virtuel, ici: https://www.facebook.com/events/1143299739043653/

J’accumulerai les inscriptions de tous les participants sur Facebook, sur mon blogue, et par courriel, et je ferai le tirage d’une copie de mon livre le 16 avril. Si jamais je reçois plus que 20 inscriptions, je ferai tirer deux copies de mon livre au lieu d’une.

N’oubliez pas de garder un oeil sur mon blogue et sur la page Facebook du lancement, au cas où j’aurais de la misère à communiquer avec vous pour vous dire que vous avez gagné.

Bonne chance!

Lancement virtuel d’Ourse Ardente et 15 autres histoires

Logo lancement

Attention! Mon super lancement de livre virtuel est officiellement commencé! Ce qui veut dire qu’à partir de maintenant, mon recueil d’histoires courtes est lancé de manière virtuelle, il vole dans l’internet, se promenant d’un écran à l’autre à la vitesse de l’éclair, et… si vous n’êtes pas prudents, vous pourriez recevoir un livre par la tête!

Bon, d’accord, ça, c’est ce qui se passerait lors d’un lancement de livre virtuel, dans un univers alternatif. Mais ici, dans la réalité, un lancement virtuel signifie que j’ai créé un événement sur Facebook, et que d’ici au 16 avril, je vais régulièrement poster des choses pour faire découvrir les 16 histoires de mon recueil aux participants, et organiser un concours et quelques activités.

Si vous lisez ce blogue avec attention et loyauté depuis un moment, vous connaissez déjà le concept d’Ourse Ardente et 15 autres histoires. Peut-être qu’il y a même une histoire qui a été écrite à partir de votre phrase, dans le livre. Peut-être même que vous l’avez déjà lu, en version numérique, et que vous êtes impatients de le posséder en version papier. Je ne vais donc pas perdre de temps à vous décrire mon livre.

Je vais simplement dire: Achetez mon livre! Il coûte 10$ pendant la période du lancement, et après, son prix augmentera un peu! Quelle aubaine! Apprenez-en plus ici: http://www.myriamplante.com/recueil/acheter.htm

Ah oui, vous pourriez aussi attendre pour participer au concours, et peut-être gagner un livre gratuit. Le lancement virtuel sera plus détaillé et plus plein d’action sur la page de l’événement Facebook, mais je vais quand même parler du concours ici, et de quelques autres choses.

Joignez-vous donc à moi dès maintenant pour célébrer la publication de ma 2e oeuvre littéraire, en disant: Hourraaaaaa!!

Lancement!

Je lance un lancement

Mon premier roman, Le Parfum du Vent, a été publié à compte d’auteure avec la maison d’édition Les carnets de Dame Plume. Il a été lancé à la Bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot de Victoriaville.

Mon deuxième roman, le recueil Ourse Ardente et 15 autres histoires, a d’abord commencé son existence en tant que livre numérique. Après réflexion, j’ai décidé de le faire publier par moi-même grâce au site lulu.com.

J’ai aussi eu l’idée de faire un essai: célébrer cet accomplissement grâce à un lancement virtuel! Qu’est-ce qu’un lancement virtuel, vous demandez-vous peut-être? Ça fait un moment que j’y réfléchis, et je continue à noter et développer des idées…

J’ai créé un événement sur Facebook, et c’est là que le lancement virtuel va avoir lieu. Pour ceux qui ne sont pas sur Facebook mais qui aimeraient y participer, certaines des activités du lancement auront aussi lieu ici, sur mon blogue. Il y aura des informations sur le concept de mon recueil, des extraits d’histoires, la possibilité d’acheter des copies du recueil pour un prix réduit, un concours, et peut-être quelques jeux… plein de belles affaires!

Mon lancement aura lieu du 8 avril au 16 avril. La terre entière y sera invitée. Ou, en tout cas… n’hésitez pas à y participer et à inviter les gens que vous connaissez, ça me donnerait un coup de main!

Le but est d’augmenter la visibilité de mon recueil, qui en ce moment est à peu près nulle, mais aussi de rejoindre des lecteurs potentiels et, je l’espère, d’organiser un concours et quelques activités amusantes auxquelles je ne serai pas la seule à participer.

J'ai reçu cette boîte aujourd'hui... À l'intérieur, il y a 30 copies de mon livre qui espèrent trouver des propriétaires bientôt.

J’ai reçu cette boîte aujourd’hui… À l’intérieur, il y a 30 copies de mon livre qui espèrent trouver des propriétaires bientôt.

Les avantages de ne pas être lue

Aujourd’hui, j’ai reçu un courriel que je m’étais écrit le 12 mars 2014.

Oui oui! C’est grâce au site Futureme.org, qui permet d’écrire et d’envoyer une lettre à son soi-même du futur, à la date de son choix. Ça ne sert pas à grand-chose, mais ça peut être une manière amusante de voir comment sa vie a changé avec les années.

Le 12 mars 2014, donc, je disais que j’étais en train de réviser le texte de Le Parfum du Vent en vue de le faire publier. Je trouvais ça stressant, et je n’étais pas certaine si j’allais réussir à rejoindre des gens avec mon histoire, ou si mon livre allait passer complètement inaperçu.

Ouins… 2 ans plus tard, oui, je suis officiellement devenue une auteure, mais on ne peut pas dire que j’ai un fan club. J’ai vendu des livres, oui, mais j’ai la très forte impression que la majorité des gens qui les ont achetés ne les ont pas (encore?) lus, et ne les liront peut-être jamais.

Dans mon courriel écrit en 2014, je demandais à ma moi du futur si elle allait avoir publié d’autres livres rendue en 2016. Eh bien, oui… J’ai récemment publié un recueil d’histoires courtes, en version numérique (et bientôt en version imprimée!!). Même si je le vends pour 1$, une seule personne l’a acheté. 3 personnes que je ne connais pas l’ont téléchargé, mais uniquement parce qu’il était gratuit dans le cadre d’une promotion sur Smashwords.

Passer inaperçue, c’est ma spécialité.

Pour ne pas me décourager pendant ma lente ascension vers les nébuleux sommets de la popularité littéraire, je me suis demandé s’il existait des avantages, pour une auteure, de ne pas être lue. Et j’en ai trouvé! Voici donc:

Les avantages de ne pas être lue

  • Puisque le nombre de gens qui ont lu mon roman et qui ont été inspirés à laisser leurs commentaires sur leur appréciation de leur lecture peut se compter sur les doigts d’une main, je sais qu’il n’existe aucune critique cruelle et non-constructive de mon oeuvre nulle part sur internet.
  • Il n’y a pas grand monde pour me supplier d’écrire plus vite parce qu’ils sont impatients de lire mon prochain livre, ce qui fait que je peux avancer à mon rythme sans me sentir trop coupable de laisser mes admirateurs en détresse.
  • C’est plus facile pour moi d’écrire ce que j’ai envie d’écrire, sans me demander si mes lecteurs vont aimer ou ne pas aimer ce que je fais.
  • Je ne pourrai jamais m’enfler la tête avec mon succès fulgurant, au point de ne pas être capable de sortir de chez nous.
  • Je ne reçois pas de milliers de lettres d’admirateurs en délire ou d’invitations à des galas ou autres événements littéraires, ce qui me laisse plus de temps pour écrire et me concentrer sur mes différents projets.
  • Je n’ai pas le choix de continuer à penser à des manières créatives d’attirer l’attention sur mes oeuvres… à répétition, parce que ça ne marche jamais.

Justement! Il sera bientôt possible d’acheter le recueil Ourse Ardente et 15 autres histoires en version vrai livre imprimé, avec de belles petites illustrations, une pour chaque histoire.

J’ai envie de faire un petit concours, et d’offrir une copie dédicacée du recueil à une des personnes qui sont inscrites à ma liste de diffusion. Si vous êtes déjà sur la liste, vous saurez bientôt comment participer à ce concours. Si vous n’êtes pas sur la liste, vous pouvez vous inscrire ici: http://www.myriamplante.com/fr/nouvelles.htm

Voici l'illustration qui accompagnera l'histoire Ourse Ardente, dans la version imprimée de mon recueil d'histoires courtes!

Voici l’illustration qui accompagnera l’histoire Ourse Ardente, dans la version imprimée de mon recueil d’histoires courtes!

Les liens entre les histoires

Si vous avez lu mon recueil d’histoires courtes, Ourse Ardente et 15 autres histoires, vous avez peut-être remarqué qu’il y avait certains liens entre les différentes histoires.

Si vous ne l’avez pas encore lu, eh bien, qu’attendez-vous? Vous pouvez trouver mon recueil sur Amazon, iTunes, et sur d’autres sites qui vendent des livres numériques, pour un peu plus qu’un dollar. Ce n’est pas beaucoup d’argent, ça me ferait plaisir d’en vendre plus qu’une seule copie, et vous pourriez même passer un agréable moment de lecture!

Comme mon recueil compte 16 histoires courtes écrites dans des styles différents, j’ai eu l’idée de les relier entre elles de plusieurs manières, pour que le tout semble plus cohérent. Un peu avant d’avoir terminé l’écriture des histoires, j’ai eu la bonne idée d’écrire les liens entre les histoires sur une feuille, pour ne pas les oublier.

Avez-vous trouvé des liens? Quelles sont vos histoires préférées?

Voici ma feuille de liens… En cliquant dessus, vous devriez arriver à la voir en plus gros, et à lire ce qui est écrit!

Ourse Ardente: fin de l’extrait

Mon recueil d’histoires courtes, Ourse Ardente et 15 autres histoires, est maintenant disponible en format numérique!

Vous pouvez pour le moment le trouver sur Amazon et sur Smashwords, mais il sera bientôt disponible chez plusieurs autres détaillants en ligne… Le plus beau là-dedans, c’est qu’il ne coûte qu’environ 1$!

Merci à tous ceux qui ont pris la peine de m’encourager en achetant mon recueil… c’est-à-dire, une seule personne jusqu’à maintenant.

Si vous avez lu la première partie de l’histoire Ourse Ardente, que vous pouvez relire en cliquant ici, voici la deuxième partie:

Au début, plusieurs des membres du groupe ne la prenaient pas au sérieux. Elle, la grand-mère que les enfants du village adoraient, elle parlait fougueusement d’envahisseurs, de combat, de défense, de liberté? Bientôt, cependant, elle sut gagner le respect de tous. Plus que tout, à leurs yeux, Ourse Ardente symbolisait l’espoir.

Puisque pas l’ombre d’un soldat ne s’était encore approchée du petit village, la Résistance de Rac se réunissait une fois par semaine uniquement dans le but de partager des informations et de discuter de l’éventualité d’une attaque. Les habitants de Rac étaient majoritairement pauvres, et peu nombreux étaient ceux qui savaient se battre, mais tous soutenaient qu’ils seraient prêts à défendre chèrement leurs terres et leurs foyers contre l’envahisseur. Les membres de la Résistance échangèrent beaucoup de paroles, mais aucun véritable plan ne fut établi. Tant que Bannes résistait à l’ennemi, les habitants de Rac, s’ils ne se sentaient pas exactement en sécurité, avaient toutefois l’impression que le danger était encore loin d’eux. Au moins, les réunions de la Résistance leur donnaient l’occasion de discuter de bravoure, plutôt que de rester muets sous l’emprise de la peur.

Le temps passa. Un soir d’hiver, alors qu’Ourse Ardente était sur le point de se mettre au lit, quelqu’un frappa à sa porte. Il s’agissait d’Adelina, sa fille aînée, qui était suivie par toute sa famille. Elle raconta à sa mère et à sa soeur que Minc était maintenant occupée par les soldats du Pays d’Obajour. Adelina et sa famille avaient réussi à fuir la ville avant le début des hostilités, mais lorsqu’ils s’arrêtèrent sur une colline enneigée afin de prendre un peu de repos, ils virent que les maisons de Minc brûlaient, et ils surent que la ville était tombée.

Les grands froids de l’hiver amenèrent le désespoir et la famine. Plus aucune nourriture n’arriva à Rac en provenance des villes et villages environnants, et les voyages vers les villes plus éloignées devinrent plus ardus, voire même impossibles. Malgré le froid et les fréquentes tempêtes, les soldats ennemis n’abandonnaient pas leurs idées de conquête.

Un jour, la nouvelle que tous redoutaient arriva aux oreilles des habitants de Rac. Bannes était tombée aux mains de l’ennemi. Les soldats du Pays d’Obajour s’étaient acharnés sur la capitale, et avaient finalement massacré la plupart des soldats et des membres de la Résistance de Bannes.

À partir de ce moment, plus aucune nouvelle ne vint de l’extérieur, et la Résistance de Rac supposa que toutes les villes de la Galetrie avaient été prises, ou étaient en train de livrer leur dernier combat. Les soldats marcheraient bientôt sur Rac, et rien ne pourrait les arrêter.

Tout le monde n’était plus nourri que par la peur et le désespoir. Les habitants de Rac savaient que personne ne viendrait à leur secours, et ils savaient également que si l’armée de Bannes avait été vaincue, ils étaient eux-mêmes condamnés à la défaite.

Enfermée dans sa chambre, Oria pleurait. Elle ignorait quel sort l’attendait. Elle ne craignait pas vraiment sa propre mort, et elle aurait préféré mourir plutôt que d’être soumise à l’esclavage. Elle pleurait pour ses enfants et ses petits-enfants. Elle pleurait pour les habitants de son village, pour ceux de son pays. Elle pleurait devant la certitude que tout ce qui l’entourait allait disparaître, détruit par une cruauté qu’elle ne comprenait pas. Elle pleurait parce qu’elle avait peur, mais aussi, parce qu’elle était en colère.

Lorsqu’elle n’eut plus la force de verser la moindre larme, ses yeux brûlants se posèrent sur la fenêtre de sa chambre. Dehors, Bo et Ysa, les deux oursons orphelins, batifolaient dans la neige, attrapaient des flocons au vol, et couraient avec insouciance. Ils s’immobilisèrent soudainement, et leurs petits yeux noirs rencontrèrent ceux d’Oria et ne s’en détachèrent plus.

Au bout d’un moment, alors que les deux oursons n’avaient pas bougé, elle se leva et sortit de sa chambre. Elle constata que tous ses enfants, à l’exception de Lazlo, bien sûr, étaient rassemblés dans sa cuisine, dans un silence triste et angoissé. Ses sept petits-enfants jouaient ensemble dans le salon, mais sans leur gaieté habituelle. Elle s’approcha de Joni et lui demanda si la réunion de la Résistance allait avoir lieu, tel que prévu. Joni répondit qu’il savait que personne ne viendrait, et qu’il n’y avait plus aucun espoir de toute façon.

La petite Bess s’approcha de sa grand-mère, qui la prit tendrement dans ses bras. Elle embrassa la joue de sa petite-fille, puis regarda ses trois enfants l’un après l’autre.

Elle dit ensuite au Chef de la Résistance qu’Ourse Ardente souhaitait parler aux habitants de Rac. Ses enfants la questionnèrent, mais elle leur expliqua qu’elle ne savait pas encore exactement ce qu’elle voulait leur dire. Ce n’était pas sa bouche qui parlerait, mais son coeur.

Sans prendre le temps de s’habiller plus chaudement, elle sortit à l’extérieur en tenant toujours Bess dans ses bras. Après un moment d’hésitation, le reste de sa famille la suivit. Ils virent que plusieurs personnes étaient déjà rassemblées au centre du village. Un jeune homme qui s’était aventuré de l’autre côté du fleuve avait rapporté qu’il avait aperçu un groupe de soldats qui provenaient de Bannes, et qui s’avançaient vers le village. Malgré la panique et l’agitation qui s’étaient emparées de tous, Ourse Ardente réussit à se faire entendre.

Elle se tenait droite et fière, serrant sa petite-fille dans ses bras. Sa famille était derrière elle. Les deux oursons arrivèrent tout à coup en trottinant, et s’assirent dans la neige à ses pieds. Et elle parla.

Elle parla brièvement de sa peine et de son incompréhension. Elle parla de sa vie, et de la vie de tous les habitants de la Galetrie, qui était si paisible avant le début de toute cette folie. Elle dit des choses qu’elle n’avait jamais su comment exprimer, et qu’elle avait l’impression de découvrir en même temps que ceux qui l’écoutaient. Elle dit qu’elle croyait que leurs véritables ennemis n’étaient pas les soldats du Pays d’Obajour et leurs dirigeants.

Leurs véritables ennemis, c’étaient la peur, le désespoir et l’inaction. C’étaient ces sentiments que le Pays d’Obajour convoitait, et non un quelconque minerai qui n’existait probablement pas. La peur et la colère les rendaient plus fort, et leur permettaient d’avancer; le courage devrait les affaiblir.

Ourse Ardente comprit soudainement ce qu’elle devait faire afin de sauver son village. Elle devait marcher, et faire face aux soldats. Elle n’arrivait pas à expliquer d’où venait cette certitude inébranlable qui grandissait en elle, mais elle demanda à ceux qui l’écoutaient de la suivre.

Certains dirent qu’elle avait perdu la tête, et retournèrent se cacher chez eux. D’autres doutaient, mais se dirent que puisque les soldats venaient déjà vers eux, ils n’avaient plus grand-chose à perdre. D’autres encore ressentaient la même détermination et la même assurance qu’ils décelaient dans les yeux et dans les paroles d’Ourse Ardente.

Elle se mit en marche, et les deux oursons trottinaient à ses côtés. Sa famille la suivait, ainsi que plusieurs habitants de Rac. Ils quittèrent le village et se dirigèrent vers le pont qui enjambait le fleuve gelé.

La lumière du jour déclina rapidement, et le vent se leva. La neige qui tombait en grappes brillantes semblait dessiner de longs filaments tourmentés dans le ciel sombre. Et les habitants de Rac marchaient. Plusieurs d’entre eux se tenaient par la main, et tous les visages n’exprimaient qu’une calme résolution. Le froid mordait leur peau, et leur cause semblait perdue, mais aucun d’eux ne pensa à rebrousser chemin. Ils suivaient Ourse Ardente, qui avait su leur redonner l’espoir qu’ils avaient perdu, et ils voulaient croire qu’ils marchaient maintenant vers leur victoire et leur liberté.

Ils franchirent le pont, et avancèrent encore un moment avant de s’arrêter. Devant eux, des silhouettes sombres commençaient à émerger lentement de la tempête. Plusieurs des soldats portaient des lanternes, et d’autres, de hautes bannières aux couleurs du Pays d’Obajour. Les habitants de Rac restèrent immobiles, et attendirent.

Un des soldats, qui ne portait ni bannière ni lanterne, fit signe au reste de la troupe de s’arrêter. Il s’approcha ensuite d’Ourse Ardente et du groupe de villageois pauvrement vêtus et non armés qui l’accompagnait.

Le regard rigide du soldat rencontra celui d’Ourse Ardente, et celle-ci, avec stupeur, reconnut son fils Lazlo. Son coeur de mère se brisa, et il s’en fallut de peu qu’elle ne tombe à genoux dans la neige.

Mais elle resta debout, et soutint le regard de son fils. Dans ses yeux, elle vit une lueur qu’elle ne reconnaissait pas.

Au bout d’un long moment, Lazlo se retourna et ordonna à ses soldats de repartir. Lorsque son fils disparut dans la tempête, Oria se mit à sangloter en silence. Ses larmes se figèrent au bout de ses cils et sur ses joues glacées. Adelina s’approcha et prit sa fille Bess dans ses bras, tandis que Joni et Tasha firent ce qu’ils pouvaient pour soutenir leur mère. Personne n’osa prononcer le moindre mot, et les habitants de Rac retournèrent lentement dans leur village.

Le lendemain, le ciel était pur, sans nuages, et le soleil était radieux. Rac était libre, et ce jour-là, ainsi qu’au cours des jours qui suivirent, des nouvelles étonnantes parvinrent aux oreilles des villageois. Les soldats du Pays d’Obajour avaient quitté Bannes, et quittèrent également tous les villes et les villages qu’ils avaient pris par la force. La paix se réinstalla peu à peu d’un bout à l’autre de la Galetrie, sans que personne ne sache ce qui avait incité l’ennemi à partir.

Mais un peu partout certains racontèrent, et continuèrent de raconter dans les années qui suivirent, qu’ils avaient aperçu à plusieurs reprises un ours gigantesque, au pelage teinté de roux, qui pourchassait des soldats effrayés en grognant.

***

Vous pouvez en apprendre plus sur mon recueil ici: https://myriamplante.com/recueil.htm

Commentaires sur Ourse Ardente et 15 autres histoires

Page couverture du recueil Ourse Ardente.

Si tu as lu le recueil Ourse Ardente et 15 autres histoires, tu peux me laisser tes commentaires en utilisant l’encadré tout en bas de cette page.

As-tu une histoire préférée dans le recueil? Ou un personnage préféré, peut-être? As-tu remarqué certains liens entre différentes nouvelles?

J’aimerais ça savoir ce que tu as pensé de mon livre!

Mais si tu n’as pas encore lu Ourse Ardente, tu peux commencer par lire les commentaires des autres. Ensuite, tu peux lire mon recueil, qui à mon humble avis est encore plus captivant!

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