Extrait de l’histoire d’Henry

Aujourd’hui, 13 mai 2023, je célèbre le premier anniversaire de début d’écriture de l’histoire d’Henry!

En un an de travail, j’ai écrit 20 chapitres, et le 21e est presque terminé. Je suis fière de moi, et surtout, je suis toujours aussi enthousiaste qu’au début de cette belle aventure!

Pour célébrer, je vous offre aujourd’hui un petit extrait de l’histoire. Pour vous mettre en contexte, Anders et Benedict, deux personnages que je vous ai présentés récemment pour mon Répertoire des personnages, cherchent à se faire engager sur un navire. Ils sont donc entrés dans une taverne où des capitaines de navire recrutent des membres d’équipage, et ils s’apprêtent à faire une rencontre qui… euh… disons que cette rencontre changera leur vie et scellera leur tragique destin!

«Benedict poussa un soupir résigné, mais ses mains étaient moites et il avait de plus en plus chaud. Il était persuadé que dès qu’il se retrouverait face à l’homme blond, il se mettrait à bredouiller des choses qui n’avaient aucun sens, peut-être même dans sa langue natale; il ne pourrait plus s’empêcher de parler, il aurait l’air idiot et étrange, et l’homme blond lui ordonnerait de partir.

Et il partirait, et ils iraient ailleurs, Anders et lui. Et son compagnon finirait tôt ou tard par regretter l’époque où il était seul, parce qu’il devait être ainsi beaucoup plus simple pour lui de trouver du travail sur un navire.

La file avança, et Benedict, terrifié, songea à tout simplement quitter l’établissement. Anders ne pourrait pas l’en empêcher. Mais lui, de son côté, il ne pourrait pas s’empêcher de lui expliquer pour quelle raison il avait préféré fuir plutôt que de rencontrer l’homme blond… Il ne bougea pas, resta docilement debout près d’Anders, garda les yeux rivés au sol. Il tenta d’imaginer qu’il se trouvait ailleurs. Mais même s’il se sentait anxieux et plein d’appréhensions, il n’existait aucun autre endroit au monde où il aurait préféré se trouver en cet instant.

Bientôt, il ne resta plus que l’homme au maintien chancelant devant Anders et lui. Il était peut-être ivre, ou encore très fatigué. Benedict évita soigneusement de chercher l’homme blond du regard, mais il regarda brièvement son collègue au chapeau noir. Il était toujours assis bien droit sur sa chaise, mais il contemplait maintenant d’un air perplexe l’homme chancelant. Celui-ci parlait d’une voix forte et pâteuse, en mâchant grossièrement ses mots.

Soudain, il se pencha vivement vers l’avant et agrippa l’homme blond par le col de sa chemise en grognant des injures. Quelques exclamations de surprise s’élevèrent dans la pièce; Benedict n’eut pas le temps d’être surpris ou indigné, et encore moins de réfléchir. Il se jeta sur l’agresseur, le saisit fermement par les avant-bras pour lui faire lâcher prise, et le tira vers l’arrière. L’homme se débattit en beuglant, parvint à se libérer, se retourna pour faire face à celui qui avait interrompu son élan de colère, et lui envoya un solide coup de poing au visage.

Sonné, Benedict tenta de repousser son assaillant, mais le propriétaire des lieux s’interposa, un pistolet en main.

– Maurice! dit-il en pointant le canon de son arme sur l’homme ivre. Tu t’en vas, maintenant. Tout de suite! J’en ai plus qu’assez que tu viennes causer du tort à mes clients. Le Sabord est un établissement respectable.

Le dénommé Maurice marmonna quelque chose d’un ton hargneux. Du sang chaud commença à couler du nez de Benedict, qui n’avait pas encore tout à fait compris ce qui venait de lui arriver.

– Dehors, Maurice, insista le propriétaire du Sabord. Je ne veux plus te revoir ici! Si tu reviens, tu vas le regretter, crois-moi.

Maurice cracha sur le plancher, sous plusieurs regards désapprobateurs, puis se dirigea vers la sortie en titubant, suivi par l’homme au pistolet. Benedict, l’air absent, lécha le sang qui avait glissé sur ses lèvres avant de couvrir son nez d’une de ses mains. Anders s’approcha de lui, inquiet, mais incertain de ce qu’il pourrait faire pour aider son compagnon.

– Est-ce que ça va?

Benedict releva la tête, et son regard croisa deux yeux bleus magnifiques. L’homme blond lui montrait, au bout de son bras tendu, un mouchoir blanc fait d’un tissu délicat et brillant.

– Je suis vraiment désolé… tenez!

Benedict contempla le mouchoir sans comprendre pour quelle raison cet homme le lui offrait. Il fit quelques pas pour venir se placer devant la table, seulement parce qu’Anders posa une main sur son dos pour l’inciter à avancer.

– Tenez! insista l’homme. Prenez-le, pour votre nez.

Benedict retrouva ses esprits. Son visage était brûlant, il se sentait grotesque, et il eut une fois de plus envie de s’enfuir.

– Mah… non, non, merci. Je ne veux pas le salir…

– Allons! Ne soyez pas ridicule! le sermonna gentiment son interlocuteur. Prenez-le. C’est la moindre des choses! De toute façon, si vous n’étiez pas intervenu, c’est probablement mon propre sang qui aurait souillé ce mouchoir.

Benedict prit enfin le bout de tissu pour essuyer sommairement sa main ainsi que le bas de son visage, puis s’en servit pour pincer doucement ses deux narines ensemble.

– Merci, souffla-t-il.

– J’espère qu’il n’est pas cassé?

– Non, je… je ne crois pas. Ça ne m’est jamais arrivé.

– D’avoir le nez cassé? Eh bien, à moi non plus! Je vous suis redevable, vraiment. Je vous remercie de m’avoir sauvé de… de ce rustre. Je lui ai simplement dit que j’avais du mal à comprendre ce qu’il me disait, et qu’il avait sans doute trop bu. C’est pour ça qu’il s’est énervé! Merci d’être intervenu.

Benedict aurait très certainement souri bêtement s’il n’avait pas été en train de tenir un mouchoir ensanglanté sur son nez douloureux. Cet homme aussi attirant que bienveillant s’adressait à lui en le regardant droit dans les yeux, lui offrant toute son attention, et lui donnant l’impression confuse d’être, en cet instant, la personne la plus importante du monde.

– C’est normal, dit-il, gêné. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire.

L’homme au chapeau noir tiqua, mais ne dit rien. L’homme blond tendit sa main à Benedict pour se présenter.

– Je suis Henry de Courval. Si vous choisissez de naviguer avec nous, je serai votre capitaine.»

Je n’avais jamais pris le temps de partager ce petit croquis du Manchot, le navire sur lequel les personnages de l’histoire commenceront leur aventure.

Le gouvernail

De tous les livres que j’ai écrits jusqu’à maintenant, La quête de Marianne est mon préféré. Et d’une certaine manière, je pense que j’étais prédestinée à écrire ce roman…

Dans mon adolescence, je lisais beaucoup de livres dont vous êtes le héros, et j’ai découvert Le Seigneur des Anneaux.

Le premier vrai projet de livre que j’ai commencé, et sur lequel je travaille encore des millions d’années plus tard, a été un roman dont vous êtes le héros. Et mon premier roman publié avait un dragon pour narrateur.

Mais avant… bien avant d’aimer le médiéval et le fantastique, j’écoutais du Soldat Louis. Leur premier album, dont mes parents avaient acheté la cassette que je possède encore, est sorti en 1988. J’avais donc 3 ans quand j’ai commencé à écouter de la musique qui parlait de rhum, de femmes, de navires, de ports, de tavernes, de bordels, et d’aventures de marins.

Bien sûr, je ne comprenais pas toutes les paroles à cette époque… Mais j’aimais la musique, et j’aimais le style. Je l’aime encore.

Et puis, j’ai toujours aimé être sur un bateau, être sur l’eau. Je suis pas mal sûre que je portais encore des couches les premières fois que mon père m’a emmenée à son camp de pêche. Je pouvais rester assise dans la chaloupe pendant des heures, ma canne à pêche dans les mains, à regarder l’eau et la forêt, et à juste être heureuse. Je n’avais jamais envie de descendre du bateau et de faire autre chose.

Des années plus tard, en 2003, je suis tombée en amour avec les films des Pirates des Caraïbes, et c’est probablement à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me prendre en photo avec tous les gouvernails que j’ai pu trouver.

Cette photo date de 2005. Je crois qu’elle a été prise au Musée maritime du Québec – Capitaine J.E. Bernier, à l’Islet.

Oui oui, se prendre en photo avec des gouvernails, c’est un passe-temps comme un autre! Je suis sûre que j’ai plein d’autres photos, cachées quelque part dans des fichiers enregistrés dans les recoins les plus obscurs… Il y a aussi celle-là:

Celle-là vient de quelque part en Nouvelle-Écosse, je crois. Le clin d’oeil est particulièrement évocateur. C’est un peu comme si je disais «Checkez-moi ben aller, un jour je vais tenir un gouvernail comme celui-là, mais dans un bateau qui navigue sur l’eau pour vrai!».

Ma meilleure photo de gouvernail, c’est incontestablement celle-ci, prise lors de mon périple à bord du Roter Sand, que j’avais effectué pour me préparer à écrire La quête de Marianne:

«Yes! Je vous l’avais bien dit!»

Donc, voilà, je pense que mon parcours de vie m’avait subtilement préparée à écrire La quête de Marianne… et à écrire aussi la grande aventure sans nom sur laquelle je travaille depuis déjà un petit bout de temps.

J’aime l’eau, j’aime la mer et les voiliers. Et ce qui m’intéresse dans le fait de raconter des aventures de marins, je pense que c’est surtout l’attrait des voyages et de la liberté. Le fait d’être chez soi partout, et nulle part en même temps. Apprendre à vivre en tant qu’équipage, aussi, confiné sur un navire au milieu de l’eau, devoir travailler ensemble et braver les dangers de la nature et les mystères qui peuvent se cacher sous la surface de l’océan…

On retrouve un peu de ça dans La quête de Marianne, mais c’est surtout dans l’aventure qui va se passer avant mon roman que ces thèmes-là devraient être présents.

Je ne ferai jamais le tour du monde sur un voilier… mais je peux faire vivre des personnages qui eux, le font. Ça coûte moins cher, c’est moins dangereux, et c’est plus relax! 😉

J’ai enfin commencé mon tome 1!

Aujourd’hui est un grand jour! J’ai enfin commencé à écrire le tome 1 de l’histoire que j’appelle pour le moment « Histoire d’Henry et compagnie »! 🎉🎉

Je n’ai pas encore tout à fait fini de développer le monde dans lequel va se passer l’histoire dans mon cahier de croquis… mais j’en sais assez pour pouvoir commencer! D’ailleurs, je dois dire que c’est quelque chose de vraiment merveilleux d’être en train d’écrire, et de mentionner de manière tout à fait naturelle des noms de continents que j’ai inventés.

J’ai fait ma traditionnelle séance photos de début d’écriture! J’ai passé un agréable moment, et mon matcha latté aux fraises était bien bon. Les deux Myriam de l’ancien temps qui ont assisté à ce moment historique sont satisfaites.

Hier, j’ai pris le temps de planifier les 3 premiers chapitres de mon histoire… et aujourd’hui, j’ai commencé à écrire, dans un beau cahier que ma marraine m’avait donné à Noël.

Je n’ai écrit qu’une page pour le moment. Mais je suis satisfaite! Et soulagée. Parce que ma nouvelle histoire est officiellement commencée, et qu’une fois que le premier pas est fait, le reste vient plus facilement. Il va juste me rester à faire une petite place à ce nouveau projet en cours dans ma routine quotidienne…

Merci à ma marraine pour ce cadeau que je vais utiliser à bon escient!

En grande primeur, je vous partage la toute première phrase de mon histoire:

«Si on avait pu tous les questionner, les habitants de l’Isle Perneault se seraient certainement tous entendus pour dire que cette journée était une journée magnifique.»

Bon, ça ne révèle pas grand-chose… à part le fait que c’est une magnifique journée, et que l’histoire commence à l’Isle Perneault… la ville dans laquelle se termine mon roman La quête de Marianne.

Il y aura une certaine continuité entre les deux histoires, elles seront racontées d’une manière similaire, et c’est voulu, bien sûr. L’histoire d’Henry va raconter ce qui s’est passé entre les 6 premiers livres de ma Mini Collection, et La quête de Marianne. Si vous n’avez pas encore lu ces oeuvres… vous devriez avoir le temps de les lire, parce qu’écrire et publier un roman, c’est long!

Parlant de La quête de Marianne, j’ai reçu un beau commentaire aujourd’hui, sur le blogue des Mille et une pages de L. & M.! Disons que ça m’a fait du bien, parce que tout en me préparant à me lancer dans mon nouveau projet, je me désolais de plus en plus de comparer le nombre de gens qui ont acheté (ou téléchargé gratuitement) La quête de Marianne et le nombre de commentaires que j’ai reçus…

Je ne le dirai jamais assez: pour une auteure, surtout une auteure inconnue qui passe bien souvent inaperçue, c’est toujours apprécié de recevoir des commentaires positifs sur ses oeuvres, même s’il ne s’agit que de quelques mots.

C’est une récompense, mais aussi une source de motivation additionnelle pour continuer à écrire! ✍️

Ma principale source de motivation, elle est dans ma tête.